Dans un contexte où l’intelligence artificielle (IA) redéfinit les dynamiques économiques et technologiques, Meta se positionne comme un acteur déterminé à exploiter pleinement son potentiel.
Le géant californien a réalisé des performances financières impressionnantes au quatrième trimestre 2024, avec un chiffre d’affaires de 48,4 milliards de dollars (+21 % sur un an) et un bénéfice net de 20,8 milliards (+50 %).
Cependant, malgré ces résultats spectaculaires, les marchés financiers sont restés prudents ce mercredi 29 janvier 2025. Les investisseurs cherchent des preuves tangibles que les investissements massifs consentis par les grandes entreprises technologiques, notamment dans l’IA, généreront des retombées concrètes.
L’émergence de DeepSeek, une start-up chinoise qui rivalise avec ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google) et Llama (Meta) à une fraction des coûts, intensifie encore cette attente.
Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, prévoit de consacrer entre 60 et 65 milliards de dollars en 2025 à des investissements, soit une hausse de 50 % par rapport à l’année précédente. L’objectif est de renforcer sa position dans le domaine de l’IA générative.
« 2025 sera une année clé », a affirmé Mark Zuckerberg, PDG de Meta, lors d’une conférence avec les analystes. « J’insiste auprès de mes équipes sur le fait que nous avons 48 semaines pour atteindre les objectifs fixés en matière de progrès sur l’IA. »
Cependant, ces ambitions se heurtent à des défis majeurs, notamment les pertes abyssales de Reality Labs, la division dédiée au métavers. Cette branche a enregistré un déficit de 17,7 milliards de dollars en 2024.
Selon Jeremy Goldman, analyste chez eMarketer, « Meta semble délaisser ses obsessions pour le métavers pour se recentrer sur son cœur de métier : la publicité numérique ». Toutefois, il reste préoccupé par la stagnation du nombre d’utilisateurs et les coûts croissants liés à l’IA.
Meta espère également profiter d’une éventuelle interdiction de TikTok aux États-Unis pour renforcer Instagram. Mais la concurrence pour capter l’attention des utilisateurs et les budgets publicitaires reste féroce.
Le groupe prévoit de licencier 5 % de ses effectifs, soit 3 600 employés jugés moins performants, avant de recruter pour combler ces postes, selon un mémo interne rapporté par Bloomberg.
Meta compte également tester les publicités sur Threads, sa plateforme sociale concurrente de Twitter, qui revendique 300 millions d’utilisateurs actifs. Cependant, les analystes restent sceptiques quant à l’impact financier de ce projet à court terme.
Le développement de l’IA générative reste la priorité stratégique de Meta. Son assistant Meta AI, intégré aux lunettes connectées Ray-Ban, vise à toucher 1 milliard d’utilisateurs d’ici fin 2025.
Debra Aho Williamson, analyste chez Sonata Insights, estime que cet objectif est atteignable : « En intégrant l’IA aux usages quotidiens sur Facebook, Instagram et WhatsApp, Meta pourrait renforcer son rôle auprès des utilisateurs. »
Avec 3,35 milliards de connexions quotidiennes enregistrées en décembre 2024, Meta semble déterminé à faire de l’IA un pilier central de son futur développement.
