Outiller les professionnels des médias pour une utilisation optimale et éthique des outils d’intelligence artificielle (IA) : tel est le pari relevé par l’association Med.ia Lab, qui a organisé une session de formation certifiante le week-end dernier à la Fondation Friedrich Ebert.
Placée sous le thème « L’intelligence artificielle au service des journalistes et de la communication en Afrique : opportunités et défis éthiques », cette initiative a marqué une étape importante dans la transformation numérique des métiers de l’information et de la communication.
Une formation enrichissante pour une première cohorte
La formation, destinée à la première cohorte de boursiers du Digital Academic Institute, un programme phare de Med.ia Lab, a réuni des journalistes, des communicateurs, des étudiants et des acteurs de divers secteurs. Cet événement a également marqué le lancement officiel des activités de l’association. L’objectif principal : sensibiliser les participants à l’importance croissante de l’IA dans le développement sociétal tout en alertant sur les risques liés à une utilisation non maîtrisée de ces technologies.
En s’inscrivant dans la continuité du Sommet de Yaoundé sur l’intelligence artificielle et les médias en Afrique, tenu en mars 2024 sous le haut patronage du président de la République, S.E. Paul Biya, cette initiative reflète une prise de conscience collective. Ce sommet avait jeté les bases d’une vision africaine ambitieuse sur l’IA et son rôle stratégique pour le continent, notamment dans le secteur des médias.
Un laboratoire d’innovation numérique au service des médias
Med.ia Lab se positionne comme un laboratoire de réflexion et d’action pour accompagner les entreprises de presse et autres acteurs de la communication dans leur transition numérique. L’accent est mis sur la maîtrise des opportunités et des limites de l’IA tout en évitant les dérives associées à son usage.
« Il est impératif pour les professionnels des médias d’intégrer l’IA dans leurs pratiques, de saisir les opportunités qu’elle offre tout en restant fidèles à nos valeurs et à notre histoire », a rappelé Hervé Tiwa, responsable de l’association.
Un engagement institutionnel fort
La formation a accueilli une centaine de participants, parmi lesquels des autorités administratives telles que le conseiller technique n°1 du ministère de la Communication, représentant René Emmanuel Sadi, le président du Conseil national de la communication (CNC), Joseph Chebonkeng Kalabubse, et Ngala Desmond Ngala, représentant de DefyHateNow.
Selon Joseph Chebonkeng Kalabubse, cette initiative s’inscrit pleinement dans les missions du CNC : sensibiliser, éduquer et accompagner les journalistes dans l’appropriation des nouveaux outils numériques. Il a souligné :
« L’intelligence artificielle est désormais incontournable dans les médias. Cependant, maîtriser ses implications reste un défi majeur, notamment en l’absence de cadre législatif adapté. Le CNC accompagnera ces initiatives pour former des journalistes mieux équipés et informés afin d’améliorer la qualité de leur travail. »
Des thématiques variées et des ateliers pratiques
Les participants ont exploré plusieurs thématiques, notamment les enjeux éthiques de l’IA en journalisme, les méthodes de vérification des contenus générés par l’IA, ainsi que des ateliers pratiques de fact-checking. Ces échanges ont permis de mieux comprendre comment l’IA peut contribuer à lutter contre la désinformation et améliorer la fiabilité des contenus médiatiques.
Vers une transformation numérique durable
Hervé Tiwa et son équipe entendent poursuivre cette dynamique en organisant d’autres sessions de sensibilisation, des conférences et des ateliers. L’objectif est d’accompagner durablement les médias africains dans leur processus de transformation digitale et d’aider les professionnels à exploiter les potentialités offertes par l’IA pour révolutionner le paysage médiatique du continent.
Cette première étape n’est qu’un début. Med.ia Lab ambitionne de jouer un rôle clé dans la modernisation des médias africains tout en promouvant une utilisation éthique et responsable de l’intelligence artificielle.
