Lors du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un plan ambitieux visant à faire de l’Europe un acteur majeur dans le domaine de l’IA. Pour concrétiser cette ambition, 200 milliards d’euros seront mobilisés.
L’Union européenne apportera 50 milliards d’euros, tandis que 150 milliards d’euros proviendront de l’initiative “European AI Champions”, un projet rassemblant déjà plus de 70 organisations et dont la liste des participants continue de s’élargir.
En présentant le fonds InvestAI, Ursula von der Leyen a réfuté l’idée selon laquelle l’Europe serait en retard dans la course mondiale à l’IA : « J’entends trop souvent dire que l’Europe est en retard, que les États-Unis et la Chine ont pris de l’avance. Je ne suis pas d’accord, car la course à l’IA est loin d’être terminée. Nous n’en sommes qu’au début. Le leadership mondial est encore à prendre. »
Parmi cet investissement, 20 milliards d’euros seront consacrés à la construction de quatre giga-usines d’IA, destinées à soutenir le développement de modèles d’intelligence artificielle de grande envergure. Ces infrastructures seront équipées d’environ 100 000 puces IA de dernière génération, soit quatre fois plus que celles actuellement déployées autour des 9 supercalculateurs EuroHPC.
L’Europe dispose déjà de trois supercalculateurs parmi les dix plus puissants au monde notamment LUMI (Finlande), Leonardo (Italie) et MareNostrum 5 (Espagne).
Ces nouvelles infrastructures visent à renforcer le potentiel européen en matière de calcul haute performance, indispensable pour le développement de l’IA.
Comparant cette initiative à la création d’un « CERN pour l’IA », Ursula von der Leyen fait référence au célèbre Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire, un laboratoire de physique des particules situé près de Genève, considéré comme l’un des plus importants centres scientifiques au monde.
Elle précise que « Nous voulons que l’IA soit une force pour le bien et la croissance. Pour cela, nous adoptons une approche européenne basée sur l’ouverture, la coopération et l’excellence. Mais cette approche doit être renforcée. C’est pourquoi, avec nos États membres et nos partenaires, nous mobiliserons des capitaux sans précédent via InvestAI. Ce partenariat public-privé unique permettra à nos scientifiques et entreprises, y compris les plus modestes, de développer des modèles d’IA avancés et de positionner l’Europe comme un véritable leader de l’intelligence artificielle. »
Avec ce plan d’investissement massif, l’Europe entend rattraper son retard sur les États-Unis et la Chine et poser les bases d’un écosystème IA compétitif et innovant sur le long terme.
