En 2023, 63 % de la population africaine demeure privée d’accès à Internet, plaçant ainsi le continent au bas du classement mondial en termes de pénétration numérique, selon les données de l’ONU. Pour inverser cette tendance, un partenariat majeur a été conclu entre la Commission européenne et l’organisation panafricaine Smart Africa, visant à renforcer les infrastructures numériques, promouvoir les services de gouvernance électronique et exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle (IA) à travers le continent.
Ce partenariat historique, consolidé par des accords signés entre les deux entités, constitue une étape cruciale pour la mise en place de réseaux numériques sécurisés et abordables. Lacina Koné, PDG de Smart Africa, a souligné l’importance de cette collaboration : « Cette alliance ouvrira des perspectives significatives pour améliorer les infrastructures numériques, soutenir le développement des compétences et stimuler l’innovation en Afrique. Nos efforts conjoints favoriseront une inclusion numérique qui permettra à toutes les communautés africaines de participer et de bénéficier pleinement de l’économie numérique. »
Smart Africa, lancée en 2013 avec l’appui de l’Union européenne, ambitionne de créer un marché numérique unique en Afrique d’ici 2030. L’organisation, basée à Kigali (Rwanda), œuvre activement pour propulser le continent dans l’économie du savoir en garantissant un accès abordable au haut débit et en encourageant l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC). Aujourd’hui, 40 pays africains représentant plus d’un milliard de personnes et plus de 50 membres du secteur privé soutiennent cette vision.
Le partenariat avec Smart Africa s’inscrit dans le cadre de la stratégie européenne « Global Gateway », une initiative pour la période 2021-2027 dotée d’un budget global de 300 milliards d’euros, dont la moitié est allouée à l’Afrique. Cette stratégie a pour objectif de contrer l’influence de l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie ». Elle prévoit des investissements dans des domaines clés tels que le numérique, le climat et l’énergie, les transports, la santé, ainsi que l’éducation et la recherche.
Ainsi, cette collaboration vise à propulser l’Afrique vers une nouvelle ère numérique, en l’intégrant pleinement dans l’économie mondiale grâce à des infrastructures modernes et accessibles à tous.