IA et énergie : l’AIE alerte sur l’urgence d’une infrastructure adaptée

Le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle (IA) a rassemblé des dirigeants du monde entier, parmi lesquels le Dr Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE).

Lors de son intervention, il a mis en lumière l’interdépendance croissante entre l’IA et le secteur énergétique. Il a souligné que le développement rapide de l’intelligence artificielle exige une infrastructure électrique robuste, notamment pour accompagner l’essor des centres de données. Cette transformation nécessite une collaboration étroite entre l’industrie énergétique, le secteur technologique et les gouvernements.

En décembre dernier, l’AIE avait déjà organisé une conférence mondiale sur l’énergie et l’IA à son siège de Paris. Cet événement a posé les bases des discussions qui ont eu lieu lors du sommet de cette semaine, en particulier sur les défis énergétiques liés à l’essor de l’IA.

L’intelligence artificielle, et en particulier la générative (GenAI), repose sur des infrastructures massives, dont les datacenters sont les piliers essentiels. Chacun d’eux consomme autant d’électricité que 100 000 foyers, selon l’AIE. Bien qu’ils ne représentent aujourd’hui qu’1 % de la consommation mondiale d’électricité, leur expansion rapide exerce déjà une pression importante sur les réseaux électriques dans certaines régions.

À titre d’exemple, en Irlande, les datacenters absorbent 20 % de la demande nationale d’électricité, tandis que dans l’État américain de Virginie, cette part dépasse 25 %. La tendance devrait s’accélérer dans les années à venir, menaçant de ralentir les progrès de l’IA si les infrastructures énergétiques ne sont pas adaptées.

Lors de son allocution, le Dr Fatih Birol a mis en garde contre le risque que l’IA soit freinée par une insuffisance des infrastructures électriques.

“Il n’y a pas d’IA sans énergie, en particulier sans électricité. Des milliers de centres de données seront construits dans les cinq prochaines années. Mais notre analyse à l’AIE montre que si l’industrie de l’énergie, le secteur technologique et les gouvernements ne travaillent pas ensemble pour assurer l’infrastructure nécessaire, de nombreux projets pourraient être retardés, voire annulés.”

Il a insisté sur la nécessité d’une coopération entre les entreprises et les décideurs politiques pour relever ce défi.

“C’est pourquoi il est stratégique et essentiel de réunir les acteurs du secteur énergétique et les gouvernements. L’AIE poursuivra son travail aux côtés des dirigeants mondiaux pour anticiper et répondre aux besoins énergétiques liés à l’essor de l’IA.”

Face à ces défis, le Dr Birol a annoncé la création d’un Observatoire de l’énergie, de l’IA et des centres de données, dont le lancement est prévu pour le 10 avril prochain. Cet outil permettra de collecter des données précises sur la consommation électrique de l’IA et d’identifier les innovations de rupture qui pourraient optimiser l’utilisation de l’énergie dans ce domaine.

À cette même date, l’AIE publiera également un « Rapport spécial sur l’énergie et l’IA », qui explorera des solutions pour répondre à la demande croissante en électricité des datacenters et analysera comment l’intelligence artificielle pourrait transformer la production, la consommation et la distribution de l’énergie.

Avec ces initiatives, l’AIE entend jouer un rôle central dans l’adaptation des infrastructures énergétiques à l’ère de l’intelligence artificielle.

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